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jeudi 17 mai 2012

LIV3 ou la mort des livres- Grenier


Compte rendu critique
GRENIER, LIV3 ou la mort des livres, Hachette Livre, 1998.

Nous sommes à Paris en 2095, les écrans sont interdits et la lecture est obligatoire. Allis est une jeune Lettrée et écrivaine qui correspond chaque soir avec son amie Mondaye. Allis est sourde et muette et l’informatique est son seul moyen de pouvoir communiquer. Les deux amies se donnent chaque soir rendez-vous sur la toile à 20h00 précise. Jusqu’au soir où elle est plébiscitée à l’AEIOU (l’Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis) pour devenir la 40e Voyelle siégeant à la TGB (la Très Grande Bibliothèque, l’ex-bibliothèque François Mitterrand) grâce à son livre Des Livres et Nous. Cet évènement l’étonne car son livre est provocateur ; il rappelle le cri de guerre des Zappeurs Délivrez-nous des livres.
La délégation de Voyelles venue la chercher (Emma, Rob et Colin) lui apprend qu’un virus appelé LIV3 (Lecture Interactive Virtuelle 3e essai) sévit depuis quelques temps. Le lecteur, en lisant est envoyé dans le décor de la fiction. Il vit, interagit dans cet univers fictionnel ce qui efface instantanément le texte lu. Quand un livre est contaminé, il contamine le lecteur qui va, à son tour, contaminer d’autres livres.

Allis apprend que si elle a été élue à la TGB, c’est parce qu’elle semble apte à entrer chez les Zappeurs, découvrir qui a lancé le virus et comment le contrer puisqu’elle communique avec eux régulièrement et que son livre montre et prouve qu’elle n’est pas hostile envers eux.

Entre-temps, Emma avoue à Allis que le jeune garçon de son livre Le fils disparu s’appelle Lund et qu’il est devenu Zappeur car il était atteint de cécité et ne pouvait donc plus lire. Emma lui demande de remettre une lettre à son fils si elle le croise pour qu’ils puissent se voir, se parler.

Allis part donc en mission chez les Zappeurs et rencontre leur chef qui n’est autre que Lund, le fils d’Emma. Par la suite, elle s’aperçoit que Lund est en fait Monday(e) avec qui elle correspond depuis longtemps. Elle avait déjà rencontré ce garçon en lisant le livre d’Emma et en était tombée amoureuse.

Céline, une des Voyelles fait irruption dans le ZZZ, le QG des Zappeurs, où se trouvent Lund, son ami Taboul et Allis. Taboul se fait tuer et Allis se fait enfermer dans un des cachots du ZZZ. Elle parvient à retrouver Emma à travers le livre Les Feux de la passion. Emma se fait attraper par Céline et est mise au cachot avec Allis.

Allis comprend que le code qu’elle tapait pour se connecter avec Mondaye/Lund est F451. L’abréviation du livre de Ray Bradbury, Fahrenheit 451. Elle commence à lire le livre pour rejoindre Lund qui vient à leur secours. Elles se font délivrer, Céline est confondue et tout se termine bien.

Christian Grenier est un écrivain français né en 1945. Il devient enseignant après avoir suivi des études de Lettres. Son rêve était de devenir, comme ses parents, acteur. Il se passionne pour le progrès de la conquête spatiale et par les sciences en général ce qui le pousse à écrire là-dessus. C’est donc tout naturellement qu’il conjugue les sciences (informatique, astronomie…) et la littérature.

Virus LIV3 ou la mort des livres est paru en 1998. Ce livre a été écrit à une époque où internet et les réseaux sociaux ont commencé à prendre de plus en plus d’ampleur et ce, parfois aux dépends des livres. Beaucoup de personnes s’inquiétaient de voir disparaitre l’objet-livre. Surtout qu’à cette époque est apparu le premier e-book. L’apparition des GSM au début des années 90 ne fait qu’accroître cette peur des nouvelles technologies. De plus, l’approche du passage à l’an 2000 apportait avec lui toutes ces théories de bug informatique et de fin du monde.

C’est un récit de science-fiction et une anti-uchronie. La société est totalitaire, liberticide. Elle parait idéale mais qui est critiquée par Allis à travers son livre. Le récit se déroule dans une société régie par les Lettrés dans laquelle la technologie est interdite, les personnes doivent avoir un PPP (Permis de Prise de Parole) pour parler, la minute du livre est instaurée, un nombre minimum de livres dans les chambres est obligatoire… Cependant, une opposition est mise en place : les Zappeurs, fans d’internet et de l’image en général…

Partie argumentative
L’histoire n’est pas vraiment originale. Elle reprend énormément d’éléments du livre de Bradbury Fahrenheit 451, il y a également beaucoup de références comme le code d’accès au chat (F451). Cependant, ce ne sont pas les livres qui sont interdits mais les écrans, les livres ne sont pas brulés mais ils s’effacent lorsqu’ils sont lus… Les écrans également sont très présents même s’ils sont interdits.

On y retrouve aussi des éléments de 1984 d’Orwell. Surtout en ce qui concerne la minute du livre dans la société des Lettrés et la minute du web chez les Zappeurs. Ces minutes font écho à la minute de la haine.
Un ersatz d’histoire d’amour qui n’a rien de transcendant est présenté. Il faut avouer que l’idée de la correspondance via internet était plutôt originale. Mis à part ça, ils se rencontrent et s’aiment. On ne peut pas dire qu’il y a vraiment une fine analyse psychologique derrière ça. On ne sait pas exactement pourquoi ils s’aiment, ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, il n’y a pas d’évolution des sentiments…

Le livre n’est pas totalement négatif. On peut dire qu’il véhicule certaines valeurs de notre société comme, par exemple, le respect. Allis respecte la société des Zappeurs, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle intègre l’AIEOU. La solidarité est aussi très présente. Emma et Lund n’hésitent pas à aider Allis tout comme Allis les a aidé précédemment… On y trouve aussi la notion d’égalité : Allis est directement considérée comme égale aux autres Voyelles présentes à l’AEIOU.

Il y a de l’humour. Certains jeux de mots sont originaux : Monday/ Lund (Lundi) à un ami qui s’appelle Vendredi, l’Académie des Voyelles s’appelle l’AEIOU (qui sont 5 des 6 voyelles de l’alphabet)…
Le style est simple et adapté à un récit de littérature de jeunesse. Le vocabulaire n’est pas très diversifié, c’est un registre courant.

En conclusion, on sent que l’auteur s’inspire beaucoup de Fahrenheit 451. C’est d’ailleurs dit explicitement à plusieurs reprises dans son livre. Le livre est adapté par son style et son vocabulaire à la littérature de jeunesse, il véhicule des valeurs intéressantes mais qui peuvent être retrouvées dans des livres de littérature de jeunesse bien plus originaux.

<!--[if !supportFootnotes]-->Voici le compte rendu critique que j'avais à rendre dans le cadre du cours de littérature générale. Il était limité à 2 pages A4. 

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<!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--> NOOSFERE, Christian Grenier, auteur jeunesse,  http://www.noosfere.com/grenier/Livre_Plus.asp?qs_Num=71, page consultée en ligne le 15 mai 2012.
<!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--> BABELIO,  Chritian Grenier,http://www.babelio.com/auteur/Christian-Grenier/9708, page consultée en ligne le 15 mai 2012.
Le Boudoir des Livres, http://le-boudoir-des-livres.over-blog.com/article-26992489.html, page consultée en ligne le 15 mai 2012.

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